Le modèle économique du gratuit
30 avril 2009
Mathilde
Le Web a complètement chamboulé les modèles économiques. Avant ma bonne dame, tout s'achetait. Aujourd'hui la Toile propose une multitude de services gratuits:
Avoir un compte email est gratuit, créer un blog est gratuit, héberger ses vidéos est gratuit, téléphoner est gratuit, créer un réseau social sur Facebook est gratuit...bref, ce ne sont pas les exemples qui manquent. Et le plus drôle c'est que les sociétés qui offrent du gratuit sont extrêmement bien cotées: Facebook est par exemple valorisé à 15 milliards de dollars. Plus modestement l'éditeur français de "dis moi où" a déjà levé plus de 700.000 euros pour développer sa plate-forme...gratuite
Et puis il y a aussi l'Open source, le libre, ça aussi c'est gratuit. Cela ne concerne que les logiciels. Linux pour les systèmes d'exploitation (ceux de Microsoft sont payants) mais aussi des CMS open source qui permettent de faire des sites web extrêmement professionnels ...gratuitement.
Et enfin il y a aussi toutes ses histoires de téléchargement illégal et l'actualité sur la loi Hadopi et les "pirates" qui écoutent de la musique et qui regardent des films gratuitement
Le fonctionnement des ces différentes pratiques qui se ressemblent (c'est gratuit) n'est pas toujours très clair pour le novice qui commence à s'intéresser au Web. Comment décrypter les offres, d'autant plus que certains comme UGAL proposent un service payant et que les défenseurs du libre sèment la confusion avec leurs discours d'extrémistes (voir à ce propos le commentaire de Greg sur la tarification d'UGAL)
Sommaire:
Il existe plusieurs modèles, certains sont économiquement rentables, d'autres beaucoup moins:
Le modèle "Gratuit contre pub"
Google
Le roi du modèle c'est Google qui offre un moteur de recherche extrêmement performant. Grâce à cet outil Google attire énormément de trafic mais en plus le trafic en question est parfaitement bien ciblé. Les pages de résultats de recherche offrent un emplacement publicitaire idéal: aucun autre média ne peut segmenter ses lecteurs aussi précisément. Faire de la pub pour un restaurant du 1er arrondissement de Paris sur la page des résultats de recherche "restaurant paris 1er" est vraiment le meilleur emplacement du monde.
à gauche les résultats du référencement naturel, à droite les publicités
Ce modèle fonctionne parfaitement pour Google qui vient de clôturer son premier trimestre fiscal 2009 en annonçant un chiffre d'affaires de 5,51 milliards de dollars.
Les sites rédactionnels
Beaucoup de sites offrent du contenu gratuitement sur Internet. Je ne parle pas des blogs amateurs mais de sites d'information de qualité réalisés dans le cadre d'une activité professionnelle. On citera à titre d'exemple Poptronics (cultures numériques) Slate (information générale) ou encore Webrankinfo (référencement) Ces sites se rémunèrent avec de la publicité, vendent parfois une partie de leur contenu à d'autres médias, ou encore proposent des prestations de services payantes liées à leur savoir-faire. Il arrive aussi qu'ils vendent des gadgets (T-shirts, Tasses, Autocollants...).
Les exemples de structures rentables sont plutôt rares. Offrir un contenu de qualité est coûteux et même avec trafic important, les revenus publicitaires permettent rarement de compenser les coûts.
Facebook et les réseaux sociaux.
Attirer du trafic en offrant un service gratuit pour vendre de la publicité peut donc s'avérer extrêmement juteux. Cela dit les réseaux sociaux ont eux aussi un fort trafic (Facebook, Twiiter, Youtube and Co). En revanche leur rentabilité ou même parfois leur capacité à générer du cash reste à prouver.
Comme le souligne Douglas A.McIntyre dans un article du Times du 1er avril 2009, pour un publicitaire, la différence entre les moteurs de recherche et les réseaux sociaux réside dans la qualité et la pertinence du contenu. Douglas A.McIntyre d'expliquer que les journalistes et analystes ont estimé à tort que le simple fait d'attirer du trafic pouvait se monnayer très cher.
Le principe des réseaux sociaux est d'avoir des sites en ligne créés par des amateurs qui s'adressent à d'autres amateurs. Héberger ce genre de site n'a jamais eu une chance raisonnable de faire de l'argent.... Pour ceux qui aiment afficher leur vie privée ou encore révéler au public leurs doléances, les réseaux sociaux sont des endroits merveilleux...aussi pour laisser des messages à ses amis, faire une demande en mariage ou encore publier le score de l'équipe de foot locale.
En revanche ce ne sont pas des endroits où un publicitaire peut cibler un groupe avec un message qui lui serait adressé, dans la mesure où le publicitaire ne sait pas exactement à qui il s'adresse.
Freemium: le modèle "Gratuit limité"
L'idée est de se fonder une réputation en offrant un premier niveau de service gratuit et de faire payer le service à des utilisateurs "pro". On attire le client avec une offre gratuite et on se constitue un fichier client à qui on essaye de vendre la version payante.
Par exemple chez Flickr la version gratuite est limitée (100 Mo de stockage supplémentaire par mois, 2 vidéos par mois...) alors que la version payante est totalement illimitée (stockage, bande passante..). Les comptes "pro" sont facturés 24,95 dollars par an.
Un peu différent, le CMS Jimdo offre une version gratuite de son logiciel avec publicité (l'utilisateur héberge de la publicité pour Jimdo sur son site) et une version payante (sans publicté).
Il est difficile de connaître la rentabilité du modèle Freemium. Il se dit toutefois qu'en général un maximum 10% des utilisateurs souscrivent à l'offre payante quand elle cohabite avec une offre gratuite. Seul un gros volume de clients permet d'être rentable et encore. Les efforts de recrutement sont très chers: faire de la pub pour recruter 90% de clients qui ne génèreront pas de revenus, c'est risqué. D'autant plus que le fait d'avoir des visites et des utilisateurs n'est finalement pas toujours générateur de cash.
Le modèle "Open Source"
A la différence des services gratuits du Web, les logiciels Open Source sont à priori créés dans un but non lucratif. Les solutions sont développées bénévolement par une communauté tout en adressant des besoins professionnels.
Le concept est assez bien expliqué sur le site de Mandriva, société française qui édite une distribution Linux.
La société Mandriva est dévouée à la cause du Logiciel libre et Open Source. Elle s'est ainsi engagée à développer, maintenir et distribuer deux distributions gratuites (Mandriva One et Mandriva Free). Elle contribue également à des projets Open Source majeurs tels que Gnome et KDE, et place sous licence GPL tous les logiciels qu'elle développe et distribue.
Même si les solutions Open Source essayent de se démocratiser, elle restent aujourd'hui des produits faits par des geeks et accessibles uniquement aux geeks. La mise en place d'une solution open source n'est pas accessible pour un neuneu. L'équilibre économique se créé donc avec le service que l'on vend . Mandriva par exemple a développé une offre de services (conseils, déploiement formation) qui sont pour le coup facturés.
Pourquoi UGAL est payant?
C'est la norme
D'une manière générale on peut dire que sur le Web les services gratuits s'adressent à des particuliers et les services payants à des professionnels. Par exemple Google a une offre de compte mail gratuite (Gmail) et une offre payante (Gapps). Dans le premier cas vous êtes limités en stockage, vous avez de la pub dans votre webmail et n'avez pas de garantie de service. Dans le deuxième cas, vous payez 50 dollars par an mais vous n'avez pas de pub, une plus grosse capacité de stockage et surtout une meilleure qualité de service avec un numéro de téléphone que vous pouvez utiliser dans les cas de force majeur.
Notre modèle économique est compatible avec les besoins de nos clients
Les discours militants des défenseurs de l'Open source ne sont pas complets. Certes cher monsieur des solutions comme SPIP, Joomla, Drupal, Typo 3....sont totalement gratuites. En revanche vous omettez de mentionner le coût du "service" pour mettre en place l'un ou autre de ces CMS. Et surtout ne me dites pas que c'est facile. Notre clientèle est incapable de télécharger un Joomla et de l'installer sur un serveur ou encore de paramétrer les serveurs DNS.
Nos clients sont des petites structures sans responsable informatique et dans la majorité des cas ils ne comprennent rien au Web. Quand on leur demande si ils veulent un nom de domaine, ils nous répondent c'est quoi un nom de domaine?
Côté finance, nos clients n'ont pas les budgets suffisants pour déléguer la mise en place d'une solution Open Source à un prestataire.
Avec UGAL, ils peuvent être totalement autonomes aussi bien pour la mise en ligne de leur site que pour la mise à jour du contenu. Ils ont par ailleurs accès à un support pour toutes leurs questions, le tout dans le cadre d'un budget très raisonnable et maîtrisé.
UGAL est ce que l'on appelle un SaaS, Software as a Service. Nos clients louent l'utilisation de notre logiciel dans le cadre d'une offre de service qui incluent tous les aspects techniques dont ils ne veulent pas s'occuper.
Super article Mathilde.
C'est vrai que des solutions comme UGAL peuvent paraitre plus chères a priori, mais elles permettent un gain de temps énorme. Votre support technique rapide, efficace et dans la bonne humeur (j'ai testé pour vous) est aussi un point important a ne pas perdre de vue.
merci Jean-Luc;-)
A propos du gratuit,Scoopeo (Digg-Like français) vient d'annoncer la fermeture de son service . Les 3 principales raisons invoquées sont :
-l’apparition de nouveaux moyens de mise en avant prenant petit à petit la place des digg-like (comme Twitter ou Facebook),
-les difficultés de rentabiliser la société, les coûts importants d’hébergement et les problèmes de charge récurrents,
-le manque de temps de l’équipe.
100% d'accord avec Jean-Luc. Le proverbe dit que "le temps, c'est de l'argent". Tout professionnel a aujourd'hui besoin d'un site web, c'est un fait. Mais tout le monde n'est pas ingénieur informaticien, graphiste ou web designer. Une solution évolutive, simple, fiable et saine comme UGAL me semble plus que pertinente au milieu d'un magma jargonneux d'offres qui vont de la pure escroquerie à la géniale plateforme open source.
Un autre proverbe dit que "chaque pot a son couvercle". UGAL, c'est le "couvercle" idéal pour ceux qui veulent maîtriser les coûts de leur site, le créer et le faire évoluer eux-mêmes, tout en ayant la garantie de la pérennité de leur investissement.
Totalement d'accord Mathilde, les gens oublient souvent de raisonner en coût total de fonctionnement et non en "prix" initial. Le "tout gratuit" est une illusion.